Nice : Printanière du 26 et 27 mars 2022

Je prépare chacun de mes voyages en attendant de savourer ce moment précis là (PFBRMTPE: plein fait béquille relevée, moteur tournant, première engagée et prêt pour l’aventure).Le voyage commence et le soleil parisien m’accueille aux bras grands ouverts. Il faut savourer ces moments.

Destination Gap. Certes loin, mais ma tête est déjà plongée dans le pilotage et l’envie de découvrir.

Les premières centaines de kilomètres défilent comme s’ils étaient quelques dizaines. Je m’arrête déjà près de Lyon pour mettre du carburant à la machine et au corps. Un sandwich bien anodin avalé en quelques bouchées en écoutant les petits oiseaux qui chantent sous le grand soleil et les 19 degrés de l’air de service.

Cette route ne m’est pas inconnue, mais c’est le premier voyage de ma jeune 1250 GS. Je traverse Grenoble en fin d’après-midi sous le même trafic dense que je trouve depuis des années, imposé par les travaux sans fin.
Je croise mes premiers camarades en BM, une 1200 GS Adventure qui a l’air bien pressée de rentrer chez elle. De mon côté, je roule avec la jeune au pas calme, car je sais que les meilleures routes sont sur le point d’arriver. Une fois l’autoroute lâchée je change en mode “Dynamic” prêt à emprunter les cols entre Grenoble et Gap.

Et je ne vais pas être déçu ni par le paysage ni par le comportement de ma jeune. La Départementale traversant le massif de Dévoluy offre un spectacle pour les yeux et le pilotage avec au fond mon bien aimé massif des Ecrins. Seuls quelques campings cars venus profiter du grand soleil et les 16 degrés dans les cols viennent gâcher ma fête quelques instants. La route se fait longue par moments, car j’accumule déjà plus de 8h sur la route, mais j’arriverai dans pas longtemps à destination au joli hôtel Les Olivades les 18h passées.

La Fête continue

Je me réjouis, car la Fête continue et mes camarades du club avec Michel à la tête, délégué régional, vont arriver vers 20h.
 Je les attends au bar autour d’une bière bien méritée et ils arrivent déjà avec une grande faim de balades et découvertes. Nous discutons technique et balades jusqu’à tard ainsi que sur les meilleures routes à emprunter, car le risque de verglas est grand. Le petit matin s’annonce pour le moins frisquet à 2 degrés. Ils rejoignent leur hôtel et je tombe comme une masse sur mon lit.   

C’est le Samedi 26 Mars. Début officiel de l’aventure. Grand soleil de nouveau. La journée s’annonce exceptionnelle et mon excitation n’a pas laissé trop le camp au sommeil. Mais le petit déjeuner avant de rejoindre la concession BMW de Gap, à uniquement 3km, m’aide à me réveiller. J’arrive le premier, peu avant 8h, mais sous peux, je vois la superbe K1600 rouge de Michel “tatouée” des preuves de ses nombreux voyages à travers l’Europe. Ensuite arrivent Laurent et Béatrice, couple de Gap, mais quelque chose ne tourne pas rond. Ils ont leur pneu arrière crevé et attendons les membres de la concession pour jeter un coup d’œil.

Entre-temps arrivent les très sympathiques Thierry et Sylvie dans sa 1250 GSA, venus de Saint-Vallier-de-Thiey. Aidée par le membre de la concession, plus de peur que de mal, la fuite provenait du bouchon de la valve mal placé lors de regonflage du petit matin. Le plein d’air fait nous savourons café et viennoiseries offertes par le concessionnaire et admirant les nouveaux modèles.

Nous partons vers 9h direction Savines-le-Lac en passant par Chorges. Je connaissais déjà une partie de cette route, mais arrivée à Savines, derrière le camping, nous empruntons une toute petite route traversant une magnifique forêt surplombant le Lac de Serre Ponçon qui est des plus bucoliques.

Cette route nous mène au col du Fanget, à presque 1500m. La journée promet d’être mémorable. La montée qui nous suit longeant l’Ubaye vers Saint-Martin des Forts direction Digne les Bains et spectaculaire. Tout dans un autre registre, il s’agit d’une route large et bien pavée dessinée pour des sportives. On se régale et nous faisant une halte pour admirer la splendeur du Lac de Serre Ponçon, se faisant déjà petit, comme toile de fond.

Nous continuons par la D900 vers Digne les Bains et nous arrêtons pour admirer la magnifique dalle aux ammonites (coquillages ancestraux) du musée d’histoire géologique de Haute Provence, juste avant Digne.

Le ventre gargouille et nous nous pressons pour trouver un restaurant à Digne. Nous nous rencontrons avec Thierry, notre nouveau compagnon d’aventures en GS, venu d’Avignon.

Et nous cherchons un parking pour nos montures, car la ville est pas mal encombrée, certainement faute du superbe temps qui incite les gens à sortir (Eh oui, on frôle les 22 degrés !).
Après quelques tours, nous tombons sur un superbe restaurant japonais en centre-ville à côté de l’hyper marché. Nous faisons plus ample connaissance entre aventuriers et partageons un moment de rigolade fort sympathique.

Batteries rechargées à plein, nous nous dirigeons ensuite par la D20 et ensuite la RN85 au pied de la barre des Dourbes vers Fayence, et Mons. Villages époustouflants de l’intérieur provençal avec ses ruelles médiévales étroites. Tellement que nous faisons deux tours avant de retrouver notre chemin.

Nous nous séparons de Thierry et Sylvie qui doivent rentrer et nous disant à tout à l’heure pour le restaurant du soir à Mougins. Nous faisons la route jusqu’à l’entrée de Cannes avec Michel, Laurent et Béatrice et Thierry.

Et ensuite avec Thierry, car il était logé dans le même hôtel à Mougins. Nous découvrons un cadre provençal magnifique, et qui est mieux, à 500m de notre restaurant Villa Paradis’O. Nous partons donc à pied vers 20h et retrouvons une splendide parking / terrasse avec une végétation exubérante et des salons de restauration immense, le tout dans une ambiance de maison provençale italienne typique.

En voyant la carte et sous un feu de cheminée, nous constatons que nous allions prendre quelques kilos. Linguines exquises, tiramisu et profiteroles à tomber par terre. Thierry a fait connaissance des désormais fameux “profiteroles hamburger” comme nous les appellerons tous le lendemain tout le long de notre voyage. Nous nous sommes tellement régalés que peu de nous osons prendre notre petit déjeuner le lendemain.

Il est Dimanche 27 Mars. RDV 7h50 à la station à essence à la sortie A8 à l’entrée de Cannes, pour faire la liaison autoroute vers la concession de Nice.

La journée est maintenant voilée de nuages, à nous menacer de pluie. Mais nous gardions espoir d’une journée encore mémorable de temps ensoleillé et découvertes.  A dire que nous avions été tellement gâtés la veille…

Même rituel que la veille, nous sommes superbement accueillis à la concession et dégustons notre café et viennoiseries en discutant avec nos deux nouvelles compagnes de voyage, Frédérique et Valéry, venues de Nice avec ses F900R et 750GS flamboyantes.

Il ne va pas pleuvoir !

Antony de la concession va nous accompagner une partie de la route et nous sommes déjà un groupe assez grand pour se perdre donc nous faisons toutes les rond points en groupe avant d’accéder le rythme par la superbe route dans la vallée escarpée du Var en direction du Mont Cima.

Nous faisons un détour car la route se trouve coupée par une démarcation plus que douteuse de réalisation “locale”…Nous prenons ensuite direction du Col Saint Roch, pas loin du mythique col de Turini. La route ici est simplement magnifique, taillé entre la montagne, comme divinement conçue pour les deux roues.

Nous passons ensuite par le très beau village de Lucéram en direction de Saint-Agnès. Enchainement de virages avec le revêtement typique de la haute montagne, on divise déjà au loin le fort et la Méditerranée avec une splendide carte postale en hauteur sur Nice et Menton.

Avant la visite du fort, nous rencontrons Alban et Valérie qui sont venus directement de Nice pour déjeuner avec nous et visiter le fort. Nous mangeons à un endroit encore magique, excavé et suspendu dans la même roche de la fortification, avec vue imprenable sur les estimations du littorale et la frontière franco-italienne.

Nous nous régalons de nouveau avec d’excellents raviolis et daube de bœuf maison et nous nous souvenons encore des “profiteroles hamburger” de la veille, car notre corps ne peut que refuser un dessert, pas sans regret.

Notre guide nous attends à l’entrée du fort et réalisons une visite remplie de notes d’histoire et détails techniques soulignant la prouesse de cette réalisation militaire des années 30, utilisée encore jusqu’aux années 90 et marquant un tournant technique. Depuis ses tourelles excavées dans la roche et enveloppés par du béton armé nous divisons encore Nice en bas et la frontière italienne, comme plombés dans de l’histoire militaire de la Guerre Mondiale.

Nous sortons peu avant 17h. Il est temps de dire au revoir à nos amis Alban et Valérie et Frédérique qui rentrent directement à Nice et à Thierry et Sylvie qui doivent faire encore pas mal de route jusqu’à Saint-Vallier-de-Thiey.

Nous entamons la dernière partie de la route avec toujours Michel en front de peloton, Laurent et Béatrice, Thierry et Valéry.

Direction Monaco ! En effet, quelle autre fin plus glamoureuse pour un voyage traversant la Provence entre les Alpes du Sud et la Méditerranée ?

Hélas, au carrefour de la Turbie, il est temps de se dire au revoir et souhaiter une belle route et à Valéry et Thierry et nous souhaiter des nouvelles aventures ensemble.

Quelque chose en nous tous nous dit que ce ne sera que le début de plusieurs voyages ensemble.  

La fin de la route jusqu’au Rocher est comme tiré du film La Dolce Vita, visière ouverte sous un soleil tout rouge de fin d’après-midi.

Nous nous posons sur le port devant nos montures et on boit un verre, d’ailleurs à côté des bureaux du BMW club moto de Monaco, en bavardant de nos prochains voyages.

Que ce fût un vrai plaisir…! Je n’ai qu’une envie depuis…et c’est d’y revenir.

Grand merci Michel pour l’organisation de cette superbe sortie. Et belle route à tous mes nouveaux amis du club BMW ! Prenez soin de vous, et à très bientôt pour des nouvelles aventures !

Avec toutes mes amitiés,
Pablo